III - Les illusions liées à la drogue

Les illusions visuelles peuvent être causées par des éléments extérieurs et aussi à cause des limites de l’œil. Mais est-ce que une illusion peut provenir directement du cerveau ou de l’œil ?

Pour cela nous étudierons les drogues, dont deux types : les champignons, en l'occurence l'amanite tue-mouche et le LSD.

Présentation du LSD

LSD à l'état pur.

L'acide lysergique diéthylamide, plus couramment appelé le LSD, est un hallucinogène puissant de synthèse extrait de l'ergot de seigle : un champignon parasite extrêmement puissant et actif à très faible dose. Le LSD est devenu illégal en France dans les années 1970. Les produits vendus dans la rue contiennent très rarement du vrai LSD, mais du PCP (phéncyclidine), un médicament vétérinaire hallucinogène assez toxique. A l 'état pur, le LSD a l'apparence d'une poudre blanche cristallisée et inodore. Il est principalement vendu illégalement dans les rues sous forme de gouttes de couleurs sur du papier buvard ou des feuilles de gélatine. Suivant une sensation d'euphorie et de vertige, le LSD modifie les perceptions visuelles, auditives et tactiles. Ces effets durent entre 5 et 8 heures. Des évolutions dépressives ou exaltantes peuvent se manifester jusqu’à 12 heures. Parmi les effets physiques occasionnés, on trouve une augmentation de la tension artérielle, la dilatation des pupilles et l'accélération du rythme cardiaque. Il est aussi récurrent d'observer une faiblesse musculaire, des tremblements, des nausées et des frissons.

A.HOFFMAN.

Après avoir testé cette drogue Mr HOFFMAN témoigna : "Ce n'est qu'avec beaucoup d'effort que je pus écrire les derniers mots. [...] Les modifications et les sensations étaient du même genre que la veille, seulement bien plus prononcées. [...] Tout ce qui entrait dans mon champ de vision oscillait et était déformé comme dans un miroir tordu. [...] Mon environnement se transforma alors de manière angoissante. Les objets familiers prirent des formes grotesques et le plus souvent menaantes. Ils étaient empreints d'un mouvement constant, animés, comme mus par une agitation intérieure. La voisuine n'était plus Madame R. mais une sorcière maléfique et sournoise au visage coloré.[...] Des images multicolores, fantastiques arrivaient sur moi en se transformant à la manière d'un kaléidoscope, s'ouvrant et se refermant en cercles et en spirales, jaillissant en fontaines de couleur, se réorganisant en se croisant, le tout en un flot constant."

Les effets du LSD sur la vue

Cette drogue est surtout utilisée pour ses effets sur la perception troublée des sens, la pensée et l'humeur. Sensation agréable chez certains, état de panique chez  d'autres. Le sujet perçoit une très forte intensité des couleurs, des bruits et des odeurs. Il perçoit aussi des hallucinations colorées : les couleurs se transforment en sons et les sons en saveurs. Les objets, les murs, les sols, les personnes alentour sont distordues et semblent onduler ou courir. L'image qu'on a de soi se bouleverse, les membres peuvent se séparer du tronc, le corps flotte, si on se regarde dans un miroir, on peut voir sa face éclatée.

Les causes de ces effets

       Le LSD est un produit qui peut déclencher une dépendance chez l'être humain à cause d'une augmentation de la quantité de dopamine (la dopamine étant l'une des nombreuses substances chimiques qui sert de neurotransmetteur dans le cerveau) disponible dans une zone du cerveau appelée le circuit de récompense ou système hédonique, dont le rôle est de participer à l'effets de plaisir chez le sujet. elle est libérée par les cellules nerveuses et permet de transmettre l'information de l'influx nerveux d'un nerf à un autre ( à travers une synapse ) ou d'un nerf à : un muscle ou un organe.

La synapse comporte trois éléments : 

- une partie pré-synaptique qui émet le messager.

- la fente synaptique où circule le messager.

- une partie post-synaptique qui reçoit le message chimique.

Le neuromédiateur comme la dopamine traverse l'espace situé entre deux neurones, la fente synaptique.

Une substance psychoactive dont la structure moléculaire ressemble à celle d’une substance produite naturellement par l’organisme peut se fixer à la place de celle-ci sur des récepteurs spécifiques du cerveau. C’est sur ces processus que les substances psychoactives agissent.

Il existe trois modes d’action sur les neuromédiateurs selon les substances :

• certaines drogues imitent les neuromédiateurs naturels et se confondent avec eux sur les récepteurs : la morphine, par exemple, s’installe dans les récepteurs assignés à d’autres substances.

• certaines drogues augmentent la production d’un neuromédiateur naturel : la cocaïne et l’extasie, par exemple, augmente la présence de dopamine dans la synapse.

• certaines drogues bloquent un neuromédiateur naturel : par exemple, l’alcool bloque l’effet du glutamate (neurotransmetteur associé à la mémoire et à l’apprentissage).

Présentation de l'amanite tue-mouche

Origine du nom: Le nom de ce champignon vient du latin "fungus muscarum" : « champignon des mouches ». Il est commun à plusieurs langues européennes et est ultilisé notamment comme insecticide quand il est mélangé à du lait. Cette pratique aurait été employée en Allemagne, dans certaines cultures slaves, dans la région des Voges en France, et en Roumanie. Albert le Grand fut le premier à le mentionner, dans son ouvrage De vegetabilibus un peu avant 1256.

    L'amanite tue-mouches (Amanita muscaria), est une espèce de champignons basidiomycètes de la famille des Amanitaceae. Ce chamignon, toxique et psychotrope, fait partie des nombreux représentants du genre des amanites, et certainement le plus connu. Originaire des régions tempérées de l'hémishpère nord, Amanita muscaria a été introduite accidentellement dans de nombreux pays de l'hémisphère Sud. Elle s'associe avec les racines de différents arbres : feuillus et conifères. L'amanite tue-mouche est caractérisée par son chapeau rouge vif parsemé de points blancs.

L'intoxication par Amanita muscaria n'est que très rarement mortelle. Ce champignon est surtout connue pour être hallucinogène. Son principal constituant psycho-actif est le muscinole. Le champignon a donné son nom à la muscarine, poison du système nerveux parasympathique qu'il contient en très faible quantité, et à un type de récepteurs cellulaires, les récepteurs muscariniques.

    

Les effets de l'amanite sur la vue

Selon un témoignage anonyme d'une personne qui a consommé l'amanite, sa vue, après quelques minutes , voyait sa vision embrouillée. 30 minutes plus tard, il essaya de se concentrer sur quelque chose, mais n'y parvint pas, les choses, selon lui, venait toutes seuls. Il voyait aussi des visages sur des troncs d'arbustes qui lui parlait. Il n'avait plus de notion du temps, à deux herues de l'après-midi, il se croyait tard le soir. Il  s'est réveillé le lendemain en explosion d’énergie et en extase.

Le témoignage : https://www.psychoactif.org/forum/t9793-p1-Amanites-tue-mouche.html

Les causes de ces effets

La muscarine, découverte en 1869, a longtemps été considérée, à tort, comme l'agent hallucinogène d'Amanita muscaria. Elle agit au niveau des synapses interneuronales du système nerveux parasympathique en se liant au récepteur muscarinique de l'acétilcholine. Il en résulte une excitation des neurones porteurs de ces récepteurs. Toutefois l'amanite tue-mouche n'en contient pas suffisamment pour qu'elle puisse joue un rôle dans l'empoisonnement d'un individu.

composition chimique de la muscarine.

Les deux toxines majeures impliquées dans l'empoisonnement par consommation d'amanite tue-mouche  sont le muscimole et l'acide iboténique. Le muscimole est le produit de la décarboxilation (habituellement par déshydratation) de l'acide iboténique. Le muscimole et l'acide iboténique ont été découverts au milieu du XXe siècle. Ce sont des chercheurs anglais, japonais et suisses qui ont montré que les symptômes de l'intoxication par consommation d'amanite tue-mouche  étaient dus essentiellement à ces deux composés, et non à la muscarine.

la muscimole.l'acide iboténique.

L'acide iboténique et le muscimole sont structurellement proches entre eux, et respectivement proches de deux neurotransmetteurs majeurs du système nerveux central : le glutamate et le GABA, dont ils copient les effets.

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